Les cinémas indiens depuis l’industrialisation de la production ont toujours eu une capacité considérable atteignant les 1000 films par an dans les toutes dernières années, volume de production qui s’est réparti – caractéristique unique au monde – en autant de productions locales que de langues importantes dans le territoire indien, soit plus de la dizaine.

Si depuis la première projection de film en Inde dans le Watson Hotel de Mumbai (ex-Bombay), le cinéma de langue hindi était majoritaire en raison du bassin linguistique auquel il se rattache (Inde centrale, et Nord-Ouest), il a vu
proportionnellement son importance diminuer en nombre de films, en raison de
l’émergence de cinématographies dans d’autres langues (Bengali, Marathi, Malayam, Tamoul, Telugu, Kannada…etc… ) mais reste majoritaire en termes de recettes.

La structure du pays qui compte aujourd’hui plus de 1 milliard 200 ou 300 millions d’habitants répartis dans des états (l’Inde est une Fédération d’états) avec des régimes très différents (du Kerala et Bengale, communistes, au système conservateur centré à New-Dehli, la capitale institutionnelle et Mumbai, la capitale économique), de très grands contrastes sociaux (qui font que l’Inde est déjà un des pays riche et  évolué de la planète, mais en même temps un pays qui compte plus de 200 millions d’habitants en-dessous du seuil de pauvreté ), a évidemment une influence très grande sur les caractéristiques des cinémas indiens qui composent le cinéma de l’Inde. Et l’économie d’un film tourné à Mumbai dans le style « Bollywood » du divertissement ne peut être comparée à celle d’un film réaliste du Kerala aux moyens très modestes.

Par ailleurs au-delà des langues, tous ces états-régions ont des histoires, des cultures, des structures sociales, des pratiques religieuses différentes (différentes religions étant mélangées, mais suivant les états certaines dominent).

Ces particularités de la cinématographie indienne nous ont conduit à envisager trois films d’une durée à peu près égales, reliés entre eux, mais qui pourront se visionner de manière autonome, en adoptant trois perspectives territoriales et linguistiques qui permettent de regrouper un certain nombre de caractéristiques propres à ces régions, à ces cinématographies